Il y a 2 semaines je suis allé rendre visite à Paul et Brice à Dresde (ex-RDA). J'avais pris mon vendredi pour faire la route. Le train étant hors de prix, j'ai fait du co-voiturage, grâce à un site d'annonces spécialement dédié. C'est moins cher mais ça reste très long ! Le conducteur était quelqu'un de là-bas, pas très bavard. On a pris une personne à Karlsruhe puis déposé 2 à Nuremberg. Comme à chaque fois il faut entrer dans la ville, ça prend encore plus de temps : à peu près 8 heures au final. Le plus dur c'était la musique. Monsieur le conducteur nous passait gentiment ses CD mais on s'en serait bien passé. C'était pas mal de dance des années 90, en majorité des morceaux que je ne connaissais même pas (sûrement parce que les radios françaises ne nous ont passé que le "gratin" de la dance). A côté de ça il nous a mis aussi des chanteurs allemands, genre crooner-lover en allemand ...
Par-dessus le marché on s'est tapé 3/4 d'heure de bouchon en arrivant sur Dresde. Et j'ai été très surpris de voir autant de personnes emprunter la bande d'arrêt d'urgence pour continuer à avancer. Ces Allemands qu'on dit si disciplinés ... Même en France les gens ne le font pas ! Notre chauffeur à longtemps résisté puis finalement il s'est mis aussi sur "la voie de droite". Il y est resté un moment puis s'est réinséré de force dans le bouchon (!). Mais le flic qui le suivait l'a prié d'y revenir s'y arrêter !! Il s'en sort finalement pour une bonne engueulade digne d'un papa moustachu très fâché lol.
Bon j'arrive finalement à destination et peux enfin commencer mon week-end, miraculeusement ensoleillé au milieu de deux semaines de temps pourri. Le soir on a commencé par rejoindre une partie de leur groupe d'amis dans un bar. Parmi eux il y a un Belge et un Français. A côté il y avait un bruyant enterrement de vie de jeune fille. Et la pauvre future mariée avait un t-shirt tout découpé ! Quand tout le monde est parti se couché, nous 3 on est allé voir plus loin. On a pris une bière dans un bar de punks : ambiance particulière, je vous laisse imaginer. Il y a beaucoup de punks là-bas. Une particularité de ce genre de bar, c'est la gamelle pour le chien à l'entrée.
Le lendemain Paul m'a fait visiter le centre-ville de Dresde, de jour. C'est tout en travaux ! Entre la restauration des monuments détruits par la guerre et la démolitions des bâtiments les plus laids hérités du régime communiste pour construire des bâtiments ultramodernes à la place, ça fait du chantier ! Mais il y en a besoin. L'ex-Allemagne de l'Est a encore un certain retard à rattraper par rapport au reste du pays au niveau des infrastructures. Le gros du travail a été fait quand même en ce qui concerne les monuments. Les pierres qui sont d'origine (il y en a très peu parfois) ont été gardées en l'état, toutes noircies (par les flammes du bombardement peut-être). Ça donne un effet particulier à ces bâtiments, un drôle de contraste. Surtout ça rappelle le passé de la ville. Par contre je trouve ça plutôt moche quand, pour certains monuments, toutes les pierres sont noires. On ne voit plus les reliefs, il n'y a plus d'ombre, plus de lumière ...
La Frauenkirche (église Notre-Dame), qui vient tout juste d'être ré-ouverte, est quant à elle quasiment toute blanche. Il n'en restait donc rien. On voulait la visiter mais la coupole était interdite pour cause de vent trop fort et le reste était fermé pour les essais d'un concert qui s'y déroulait le soir même. On a voulu aussi visiter l'opéra, qui serait l'un des plus prestigieux d'Europe, mais il était trop tard pour les visites ... re-pas-de-chance !
L'homme qui a le plus marqué Dresde de son emprunte, c'est le roi de Pologne et Prince électeur de Saxe Auguste Le Fort. Il a voulu concurrencer la cours de Versailles et est à l'origine de plusieurs châteaux et autres Palais. La porcelaine faisait la fortune de la Saxe. Les monuments sont effectivement inspirés de Versailles mais moins impressionnants quand même et dans un style plus baroque.
Après la traversée de l'Elbe, dont on a gardé le côté sauvage en préservant une bande de terres inondables, ce qui fournit en plus un lieu de détente accueillant, on se retrouve dans le quartier Neustadt. Cette partie là est moins historique, moins touristique, mais plus dynamique. C'est ici que viennent les habitants quand ils sortent (souvenez-vous, le bar à punks ...). Mais il n'y a pas que des bars à punks, il y a de tout ! Et au printemps il s'y déroule une fête monstre, la Bunte Republik Neustadt ! Pour l'avoir vécue, Paul et Brice vous en parleraient bien mieux que moi. Le quartier semble en ébullition (d'ailleurs les voitures sont priées d'aller se garer ailleurs, ça vaut mieux pour elles ...).
A côté de ça on retrouve les clichés aujourd'hui pittoresques, reliques de la RDA : les Ampelmänner (il y a même des Ampelfrauen), ces feux pour piétons si typiques et quelques Trabants.
Le soir il y avait un concert au bord de l'Elbe. Après un bon BK (comme dit Riton, pour Burger King) et une bière, on est allé voir ça de plus près parce que c'est là que se trouvaient tous les gens. Mais on a attendu la fin du concert quand même parce que la musique n'était pas vraiment attrayante (crooner-lover allemand ...). Chose déplorante, il y avait beaucoup de jeunes à ce concert ! Enfin, j'ai pu découvrir un peu la culture de cette partie de l'Allemagne.
Le lendemain, avant de partir, visite de la Frauenkirche (enfin !) et de l'opéra. Malheureusement on n'a pas compris la moitié de ce que disait le guide de l'opera, que je n'ai pas trouvé exceptionnel par ailleurs. La Frauenkirche, par contre, est vraiment jolie. Et d'en haut on a très beau point de vue sur la ville ... et sur l'intérieur de l'église !
Pour le retour, co-voiturage encore une fois, mais avec quelqu'un d'autre, et en Opel Vectra (ça me rappelle des souvenirs). Cette fois-ci on allait tous de Dresde à Fribourg, donc pas de pertes de temps dans les villes intermédiaires. Le monsieur conduisait à 170 donc le trajet a été beaucoup moins long - 6 heures - malgré les bouchons. Enfin 170 c'est pas très rassurant quand même, vu le trafic qu'il y a sur les autoroutes allemandes. On a d'ailleurs vu plusieurs accidents sérieux. Pour la musique, on avait la radio et c'était beaucoup mieux qu'à l'aller, même si ça laissait à désirer parfois. Vers minuit on arrivait et c'était la fin de cet agréable week-end à l'autre bout de l'Allemagne.